Porte-Clefs est une réflexion sur le poids de nos histoires (réelles ou irréelles) et sur leurs importances. L’installation s’est construite au fur et à mesure à partir de photos.

À travers les réseaux sociaux, les albums photos virtuels, chacun emmagasine une quantité impressionnante d’images, avec un curseur qui replace souvent au centre l’individu. J’ai commencé par choisir et limiter le nombre d’images à 24 pour en faire un puzzle.

Un puzzle ; Une vie.

Puis « la porte » est arrivée. La transgression de l’objet pour dénoncer l’absurdité d’une société qui demande de porter toujours plus, toujours plus lourd. Qu’est-ce que je porte ?

Par des photomontages, les 24 images ont été réduites au nombre 12. Ces nouvelles images racontent d’autres histoires avec pourtant les mêmes images. À chaque photomontage j’associe un titre que j’ai décidé de faire apparaître. Cela permet visuellement d’intégrer les mots à l’image.

Ces liens m’ont emmenée vers une forme d’écriture passant par l’oralité. Avec un Dictaphone, j’ai enregistré les mots qui venaient au fur et à mesure de la construction de ces nouvelles images. Ces enregistrements ont donné lieu à l’écriture d’un texte absurde qui « décrie » la vie.

Pour élaborer un univers sonore, j’ai rapidement fait le choix de travailler en collaboration avec une musicienne, compositrice, Lucile Beauvais.

Avec cette installation, je voudrais, avec humour, montrer aux regardeurs qu’il y a différentes façons de porter son histoire. Que la question “Qu’est-ce que je porte ?” dans un mouvement devient Qu’est-ce que j’Apporte ? J’aime à croire que le mouvement amène la lettre A de apporter.

Fabienne Retailleau